L'or des belges (BD)
L'Or des Belges est un diptyque de bande dessinée. Inspiré d'un fait historique réel – le transfert tumultueux des réserves d'or de la Banque nationale de Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale pour les soustraire aux nazis –, cette série mêle aventure, espionnage et drame géopolitique dans un cadre africain. Chaque volume inclut un dossier documentaire en fin d'album pour contextualiser les événements réels.
Résumé du tome 1.
En 1940, alors que la Belgique est envahie par les nazis, le roi Léopold III confie les réserves d'or de son pays à la France pour les mettre à l'abri. Direction Dakar, en Afrique-Occidentale française, où l'or est stocké en attendant des instructions plus claires. Mais les Allemands, avides de devises pour financer leur effort de guerre, exigent son rapatriement. Grâce à des complicités vichystes, ils parviennent à charger le précieux chargement dans un train qui traverse l'Afrique vers Berlin.De l'autre côté, un commando hétéroclite se forme pour contrer cette opération : le capitaine Beyney, un officier français gaulliste basé à Dakar ; le lieutenant Nurmi, un Royal Marine britannique échoué après un échec de débarquement ; Paul Sudrie, un mécanicien alcoolique opportuniste ; et Dickens, un indépendantiste ivoirien anticolonialiste qui voit dans la lutte contre le nazisme une cause commune. Leur mission : intercepter le train au cœur du continent africain. Parallèlement, le récit alterne avec les intrigues diplomatiques à Bruxelles (où le roi Léopold joue un double jeu pour préserver la neutralité belge), à Vichy (avec un Pétain dépeint comme un symbole sénile manipulé par Laval), et à Londres (où De Gaulle cherche à s'imposer auprès de Churchill en récupérant cet or symbolique).Le volume se termine sur un cliffhanger, avec le groupe bloqué à Bamako, attendant que les eaux du Niger remontent pour poursuivre la traque.
Résumé du tome 2 :
Début 1941, cinq mois après les événements du premier tome. Le commando improbable – Beyney, Nurmi, Sudrie et Dickens – est rejoint par un nouveau venu : Joost Van der Meulen, un Belge mystérieux et imprévisible qui apporte un soutien logistique mais aussi des tensions internes. À Bamako, ils ravitaillent et croisent un couple de touristes belges suspects, tandis que le convoi allemand est ralenti par les basses eaux du fleuve Niger. Dickens propose de construire des pirogues pour contourner le blocage et lancer une offensive fluviale.Le récit continue d'alterner les fronts : à Berlin, les nazis pressent pour accélérer le transfert ; à Laeken, le roi Léopold défie subtilement les émissaires hitlériens ; et à Bruxelles, la Banque nationale belge attaque judiciairement son homologue française pour trahison. Le groupe hétéroclite affronte trahisons, embuscades et alliances précaires avec des autochtones, culminant en une confrontation finale pour empêcher l'or d'atteindre l'Europe. Le tome boucle le diptyque sur une note résolue, bien que le dossier historique révèle que l'aventure réelle de cet or s'étendit bien au-delà.Analyse globale
L'Or des Belges est une réussite en tant que BD d'aventure historique, en traitant d'un épisode méconnu de la guerre : le pillage des réserves monétaires des pays conquis et les enjeux coloniaux en Afrique. Le scénario de Boisserie et Guillaume excelle dans la densité narrative, entremêlant faits réels (le transfert réel de 198 tonnes d'or belge via le Congo et l'Afrique-Occidentale) et fiction rocambolesque, avec des clins d'œil à des figures historiques comme De Gaulle, Churchill ou Pétain. Cette structure polyphonique crée une toile géopolitique riche, soulignant les trahisons vichystes, l'anticolonialisme naissant et la realpolitik belge. L'humour, souvent noir, allège les drames sans les trivialiser, rendant l'ensemble captivant et pédagogique.Côté dessin, Stéphane Brangier livre un travail expressif et dynamique : ses planches, en style semi-réaliste avec des hachures dynamiques, capturent l'atmosphère moite de l'Afrique des années 40, les explosions de violence et les portraits nuancés (Dickens, en indépendantiste charismatique, vole la vedette). Les couleurs chaudes (ocres et verts luxuriants) renforcent l'exotisme, tandis que les scènes d'action – poursuites en train, embuscades fluviales – sont fluides et cinématographiques, évoquant des affiches de films d'aventure des années 80.
https://www.youtube.com/watch?v=pRic2_jkyt4
L'Or des Belges est une réussite en tant que BD d'aventure historique, en traitant d'un épisode méconnu de la guerre : le pillage des réserves monétaires des pays conquis et les enjeux coloniaux en Afrique. Le scénario de Boisserie et Guillaume excelle dans la densité narrative, entremêlant faits réels (le transfert réel de 198 tonnes d'or belge via le Congo et l'Afrique-Occidentale) et fiction rocambolesque, avec des clins d'œil à des figures historiques comme De Gaulle, Churchill ou Pétain. Cette structure polyphonique crée une toile géopolitique riche, soulignant les trahisons vichystes, l'anticolonialisme naissant et la realpolitik belge. L'humour, souvent noir, allège les drames sans les trivialiser, rendant l'ensemble captivant et pédagogique.Côté dessin, Stéphane Brangier livre un travail expressif et dynamique : ses planches, en style semi-réaliste avec des hachures dynamiques, capturent l'atmosphère moite de l'Afrique des années 40, les explosions de violence et les portraits nuancés (Dickens, en indépendantiste charismatique, vole la vedette). Les couleurs chaudes (ocres et verts luxuriants) renforcent l'exotisme, tandis que les scènes d'action – poursuites en train, embuscades fluviales – sont fluides et cinématographiques, évoquant des affiches de films d'aventure des années 80.
https://www.youtube.com/watch?v=pRic2_jkyt4
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