Les damnés de la Commune (BD)



Tome 1

Tome 2

Tome 3


Tome 1 : "À la recherche de Lavalette"

Le premier tome sert d’introduction au contexte historique et au projet personnel de l’auteur. Meyssan raconte comment il tombe sur le nom de Lavalette dans un registre et décide de partir sur ses traces. Ce faisant, il retrace les années qui précèdent la Commune : la guerre franco-prussienne de 1870, perdue par la France face à la Prusse, et le siège de Paris qui exacerbe les tensions sociales. La misère, l’humiliation nationale et la colère contre un gouvernement jugé incompétent nourrissent un climat insurrectionnel. À travers les archives, Lavalette émerge comme une figure énigmatique, un ouvrier ou petit artisan typique de la classe populaire parisienne, dont les idéaux le pousseront à rejoindre la Commune. Ce tome pose les bases d’un récit choral où les "petites gens" prennent la parole, loin des grands noms historiques.


Tome 2 : "Ceux qui n’étaient rien"

Le deuxième volume entre dans le vif du sujet : les 72 jours de la Commune, de mars à mai 1871. Après la proclamation de la République et la fuite du gouvernement à Versailles, les Parisiens, menés par des ouvriers, des artisans et des intellectuels, s’emparent de la capitale et instaurent un gouvernement populaire. Ce moment est marqué par une effervescence utopique : des élections sont organisées, des mesures sociales (comme l’interdiction du travail de nuit pour les boulangers ou la réquisition des logements vacants) sont décrétées, et les femmes, bien que non officielles dans les instances, jouent un rôle actif. Victorine, une figure fictive inspirée de témoignages réels, devient un personnage clé. Cette femme du peuple incarne la résilience et l’espoir des communards face à l’adversité. Pendant ce temps, les forces versaillaises, dirigées par Adolphe Thiers, se préparent à reprendre Paris par la force. Les gravures montrent des barricades dressées dans les rues étroites, des visages déterminés, et une ville à la fois vibrante et menacée.


Tome 3 : "Les orphelins de l’histoire"

Le dernier tome est le plus sombre. Il relate la "Semaine sanglante" (21-28 mai 1871), où les troupes versaillaises envahissent Paris et écrasent la Commune dans un bain de sang. Entre 10 000 et 20 000 communards sont tués, souvent exécutés sommairement, tandis que des milliers d’autres sont emprisonnés ou déportés en Nouvelle-Calédonie. Lavalette et Victorine, pris dans cette tourmente, représentent les destins brisés de ceux qui ont cru en un idéal. Victorine, notamment, livre un témoignage poignant sur la violence de la répression – fusillades au mur des Fédérés, incendies de quartiers entiers – avant de disparaître dans l’anonymat. Le titre "Les orphelins de l’histoire" reflète la volonté de Meyssan de rendre justice à ces oubliés, dont les noms n’ont pas été retenus par les manuels scolaires, contrairement aux figures comme Louise Michel ou Jules Vallès.



L’œuvre explore plusieurs thèmes majeurs :La mémoire collective : En ressuscitant Lavalette et Victorine, Meyssan interroge la manière dont l’Histoire privilégie les puissants au détriment des anonymes. La Commune est dépeinte comme une expérience de démocratie directe, mais aussi comme un rêve fragile, condamné par la brutalité du pouvoir établi. À travers les gravures et les textes tirés des archives, on ressent la vie quotidienne des Parisiens modestes, leurs espoirs et leurs désillusions. Le style narratif mêle rigueur documentaire et émotion. Les dialogues sont souvent extraits de sources d’époque, ce qui donne une authenticité saisissante. Les gravures, en noir et blanc ou légèrement colorées, créent une atmosphère à la fois réaliste et onirique, renforçant le sentiment d’être un témoin direct des événements.

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