Empire Ottoman


À son apogée, l'Empire Ottoman s'étend sur 3 continents, de la Mer Noire à la Mer Rouge. 

1453: Il soumet l'Empire Byzantin et sa capitale Constantinople qui deviendra Istanbul

Durant les guerres de Yougoslavie, certaines tensions religieuses se sont ranimées. Entre les musulmans de Bosnie, héritiers des convertis de l'époque ottomane, les croates catholiques et les serbes orthodoxes. L'idée de ces peuples se sont toujours haït est évoquée, ce qui est une erreur fondamentale vu qu'ils ont co-existé durant l'Empire Ottoman. Néanmoins, l'époque de la domination n'était pas non-plus idyllique. Au temps de sa superbe, l'Empire avait établit une hiérarchie sociale de profonde injustice. Les musulmans était au sommet de la pyramide sociale, considérés comme supérieurs aux non-musulmans. De plus, les non-musulmans étaient sujets à un impôt spécifique et ne pouvant prétendre à porter les armes et donc à intégrer l'armée. 

Dans l’Empire ottoman, les communautés religieuses étaient organisées selon le système des millets, une structure administrative et sociale qui reflétait la diversité religieuse et ethnique de l’empire tout en assurant sa gouvernance. Les populations sont organisées selon leur appartenances religieuses, ils se mélangent pas entre eux, ne se fréquentent pas. Elles ne peuvent revendiquer d'autres identités que le religieux, à aucune coutume spécifique ni à des revendications nationalistes. 

Le terme "millet" désignait une communauté religieuse reconnue par l’État ottoman. Ce système permettait aux différentes confessions de s’autogérer dans une certaine mesure, sous l’autorité du sultan. Les principaux millets étaient :
  • Millet musulman : Les musulmans étaient directement soumis à la charia (loi islamique) et à l’administration ottomane, sans structure de millet distincte au sens des non-musulmans.
  • Millet grec-orthodoxe : Regroupait les chrétiens orthodoxes, principalement les Grecs, mais aussi les Bulgares, les Serbes et d’autres jusqu’à ce que certains obtiennent leur propre millet plus tard. Le patriarche de Constantinople en était le chef spirituel et administratif.
  • Millet arménien : Couvrait les chrétiens de l’Église apostolique arménienne, dirigés par le patriarche arménien de Constantinople.
  • Millet juif : Englobait les communautés juives, dirigées par un grand rabbin basé à Istanbul.
Au fil du temps, d’autres millets furent créés, comme pour les catholiques ou les protestants, surtout au XIXe siècle sous l’influence européenne.

Chaque millet disposait d’une large autonomie pour gérer ses affaires internes, notamment :
  • Justice : Les tribunaux religieux tranchaient les affaires de droit personnel (mariage, divorce, héritage) selon les lois propres à chaque religion. Les musulmans relevaient de la charia, les chrétiens de leurs canons ecclésiastiques, et les juifs de la halakha.
  • Éducation : Chaque communauté gérait ses propres écoles, souvent religieuses, où l’enseignement reflétait sa langue et sa culture.
  • Cultes et institutions : Les millets entretenaient leurs lieux de culte (mosquées, églises, synagogues) et nommaient leurs chefs religieux, bien que ces nominations devaient souvent être approuvées par le sultan.
  • Impôts : Les non-musulmans payaient un impôt spécifique en échange de leur protection et de l’exemption du service militaire, tandis que les musulmans étaient soumis à la zakât.
Les leaders religieux des millets (patriarches, rabbins) jouaient un double rôle : ils étaient à la fois des chefs spirituels et des représentants administratifs auprès du gouvernement ottoman. Ils étaient responsables de la collecte des impôts, du respect des lois ottomanes et de la loyauté de leur communauté envers le sultan.

Les non-musulmans bénéficiaient d’une protection légale et d’une liberté de culte, mais leur statut était inférieur à celui des musulmans. Ils étaient soumis à certaines restrictions, comme l’interdiction de porter des armes ou de construire de nouveaux lieux de culte sans autorisation. Cependant, dans la pratique, ces règles variaient selon les époques et les régions.

Le système des millets était une solution pragmatique pour gérer une société multi-religieuse et multiethnique. Il offrait une certaine autonomie aux communautés tout en maintenant l’autorité centrale du sultan. Cette organisation a permis à l’Empire ottoman de prospérer pendant des siècles, bien qu’elle ait montré ses limites face à la montée des nationalismes et des influences modernes.

Quand éclate la Révolution Française, ses idéaux que ce sont l'émancipation des peuples et la liberté individuelle. Ces aspirations progressent dans le monde et semblent incompatibles avec l'idée même d'Empire, particulièrement celui des Ottomans et de leur structure.


1821. Les Grecs sont les premiers à s'opposer à l'Empire, cette révolte va se transformer rapidement en guerre d'indépendance. L'identité grecque et ses velléités d'indépendance trouvent leurs fondements dans l'histoire de la Grèce Antique et de son appartenance à la religion orthodoxe. 

Au prétexte de soutenir une minorité catholique persécutée par le grand Empire musulman, la France, le Royaume-Uni et la Russie se positionnent du côté des indépendantistes grecs. Ces trois grandes nations y voient également leur intérêt propre, afin d'agrandir leur zone de contrôle. Même si la Grèce, en terme de territoire, ne représente pas grand chose pour l'Empire Ottoman, au vu de son immensité. Les Ottomans craignent que cela génère d'autres espoirs d'indépendance. La Grèce obtient son indépendance en 1829.

Les Slaves de Roumanie (1829) et de Serbie (1817) obtiennent, eux, leur autonomie. Bien que toujours sous le joug ottoman. Ces deux peuples gagnent une première bataille et jouissent d'une plus grande liberté.

1839. Le sultan Abdulmecid 1er initie une vague de réformes dans le but de stopper les velléités d'indépendance. Il promet liberté et sécurité à tous les sujets de l'Empire. Il promet également l'égalité de tous ses sujets devant la loi et devant l'impôt. Les provinces ottomanes se disloquent et se transforment au fil du temps en nation. Ces nouvelles nations se fondent sur l'identité religieuse et la langue. En Bosnie, un même peuple slave, parlant la même langue s'est divisé en deux nations antagonistes. D'un côté les Serbes chrétiens orthodoxe et de l'autre les bosniaques musulmans.

1875. Une révolte de paysans serbes éclate. Elle va créer une scission définitive entre serbe et bosniaques. En Bosnie, les propriétaires terriens étaient principalement des musulmans, tandis que les paysans, eux, étaient majoritairement chrétiens orthodoxe. Cette révolte ethnique et aussi une révolte de classe, dans une période où les récoltes sont maigres. Les paysans prennent les armes dans l'intégralité du territoire Balkan. La répression ottomane est des plus sanglante, des mercenaires turcs appelés bachi-bouzouk mènent la répression. Quand les événements sont connus, l'Europe prend fait et causes pour les paysans chrétiens, la figure du turc en Europe devient celle d'un barbare sanguinaire.

1876. Le pouvoir ottoman vacille, il est en pleine déliquescence suite à la crise bosniaque. Le sultan Abdulaziz, qui règne depuis 1861, est victime d'un coup d'État, sans effusion de sang. Il est donc destitué. C'est désormais Mourad V le grand souverain de l'Empire. Soupçonné de folie, Mourad V ne restera que 3 mois sur le trône, c'est son frère Abdulhamid II qui lui succède. Abdulhamid II dote l'Empire d'une constitution, comme le souhaitait les libéraux, dorénavant des élections seront organisées au sein de l'Empire et un parlement sera garant de la démocratie. Il promet de conserver l'égalité entre chrétiens et musulmans.

Avril 1877. La Russie déclare la guerre à l'Empire Ottoman. Les Russes entendent bien affaiblir les ottomans, la Russie prend fait et causes pour les velléités indépendantistes des peuples des balkans. L'armée russe écrase l'armée ottomane et veut dépouiller cet immense empire. Néanmoins, la France, la Grande-Bretagne et l'Autriche-Hongrie ne l'entendent pas de cette oreille et refusent que la Russie soit seule à récupérer les morceaux de l'Empire Ottoman.

Juin 1878. Traité de Berlin. La Bulgarie qui était sous occupation ottomane depuis la fin du XIV siècle, obtient son autonomie mais est désormais sous la tutelle de la Russie. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro obtiennent leur indépendance. La Bosnie-Herzégovine intègre l'Empire Austro-Hongrois.


20 - 25 MINUTES


En 1881, la France colonise la Tunisie, le territoire tunisien est un Beylicat, il est quasi-indépendant bien que contrôlé en partie par l'Empire Ottoman. La France le colonise et en fait un protectorat. En 1882, l'Égypte tombe aux mains des britanniques, après une révolte égyptienne contre l'Empire ottoman, pour protéger ses intérêts commerciaux, via le Canal de Suez, l'Angleterre intervient dans le conflit. L'Égypte devient un protectorat anglais bien que sous la souveraineté ottomane.

1889. Guillaume II, empereur allemand se rend à Istanbul. En bonne relation avec le souverain ottoman, les deux hommes établissent une ligne ferroviaire reliant Berlin à Bagdad. Lors d'un voyage à Damas, Guillaume définit l'Allemagne comme l'ami de l'empire ottoman et des musulmans. En plus d'être le sultan de l'empire ottoman, Abdulhamid II est également calife soit leader spirituel de l'islam, les sultans portent ce titre depuis le XVIème siècle et à la conquête de La Mecque et Médine. Il va cimenter son empire autour de l'Islam dont la population est désormais aux 3/4 musulmane.

1894. Une révolte éclate à Sassoun, les arméniens sont massacrés. Ceux-ci se sont levés contre la double imposition et les exactions kurdes.

1900. Abdulhamid II inaugure une nouvelle foie ferrée reliant Istanbul à La Mecque. L'empire se focalise sur ses provinces arabes, un temps mis de côté, des universités sont ouvertes. Ces provinces restent fidèles à l'empire, la crainte d'être colonisé par l'Europe comme l'Égypte ou la Tunisie joue un rôle dans cette fidélité. L'ordre ottoman se maintient dans les provinces arabes nourrissant l'illusion d'un empire stable.

Une minorité chrétienne s'est sensibilisé au nationalisme, les arméniens. Ils sont dispersés entre les empires ottoman, perse et russe. Ils revendiquent une religion, une langue et une histoire ancienne.

Les nationalistes grecs, serbes et bulgares lorgnent sur la Macédoine, territoire de l'Empire Ottoman.

1908. Alors que des conflits éclatent entre bulgares et grecs, sur la revendication de la Macédoine. Une question se pose au sein de l'Empire, les sujets musulmans sont-ils seulement musulmans ou ont-ils une identité nationale ? À Salonique, des officiers ottomans turcs sont à l'origine d'une mutinerie. Bien que musulmans, ils revendiquent également leur identité turque. Ils comptent en finir avec l'autoritarisme du sultan Abdulhamid II, il finit par répondre à leurs attentes et rétablit la constitution libérale de 1876 et qu'il avait abrogé en 1878. Alors que l'heure est aux réjouissances dans tout l'empire, qu'on évoque une fraternité retrouvée et une égalité entre citoyens de l'empire. Les turcs meneurs de cette mutinerie se révèlent nationalistes. Après être devenue autonome en 1878, la Bulgarie obtient son indépendance. La Bosnie-Herzégovine est définitivement annexée par l'empire austro-hongrois.

1909. II est déposé et condamné à l'exil, à Salonique. Il est remplacé par son frère Mehmed V. Il possédera moins de pouvoir politique que ses prédécesseurs, le pouvoir appartient désormais aux turcs à l'origine de la mutinerie de 1908, qu'on nomme les "jeunes-turcs".

1911. Sur demande des "jeunes-turcs, Mehmed V se rend en Macédoine. Pour tenter de raviver le pouvoir de l'empire ottoman sur ses derniers territoires en Europe. Pris en étau entre les serbes, les grecs et les bulgares, les albanais, de majorité musulmane, en viennent à en revendiquer leur identité nationale fondée sur leurs langue, culture et foi. L'empire se fragilise encore d'avantage. Au Kosovo, les indépendantistes albanais prennent le maquis

En Libye, dernière province ottomane, en Afrique, l'Italie envoie ses troupes pour mettre la main sur ce territoire.

En voyant l'armée ottomane en difficulté devant les offensives italiennes, en Libye. Dans les balkans, les serbes, les monténégrins, les grecs et les bulgares en profitent pour s'unir exceptionnellement et déclarent la guerre à l'empire ottoman, ils seront rejoints par des albanais. L'empire ottoman subit une défaite considérable et son territoire se réduit.

Les ambitions de la Bulgarie s'opposent à celles de la Grèce et de la Serbie et toutes combattent celles de l'Albanie. Alliés hier, ennemis aujourd'hui. Durant ces guerres, plus de 400.000 personnes sont déplacées.

1913. Deux traités de paix successifs sont signés. L'Albanie obtient son indépendance et les territoires des balkans sont redessinés. Le Kosovo foyer de la révolte albanaise est annexé à la Serbie.


51 Minutes

Avril 1915. Les troupes franco-britanniques tentent de débarquer sur le détroit des Dardanelles. 

L'Empire Ottoman est entré en guerre en Novembre 1914, aux côtés de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et de la Bulgarie. À Galipoli, l'armée ottomane parvient à repousser les alliés.

1915. L'empire ottoman passe à l'offensive contre la Russie. Il veut reconquérir le Caucase, étendre l'empire jusqu'à l'Asie centrale. Mal préparées au froid russe, les troupes ottomanes s'enlisent et sont décimées par le typhus, le choléra et la famine. Les arméniens sont rendus responsables de la débâcle. D'Anatolie, les arméniens sont déportés en Syrie et exécutés. Un million d'arméniens sont ainsi massacrés, soit les 2/3 de la population. L'Empire ottoman se replie sur le fondamentalisme islamique, l'épuration ethnique des arméniens, le confirme, les chrétiens ne sont plus les bienvenus au sein de l'empire. Dès l'entrée en guerre de l'empire, Mehmed V a lancé un appel à la guerre sainte. Il entend unifier tous les pays musulmans pour combattre les alliés. Les russes progressent aux frontières Est de l'empire ottoman, non loin de l'Empire perse, les anglais sont eux positionnés en Égypte, à la frontière ottomane, quand les français occupent le Maghreb. L'armée ottomane, conduite par le ministre des armées, se lance à l'assaut du Canal de Suez, aux mains des anglais. Cette opération militaire est un échec retentissant.

Printemps 1916. En Syrie, au Liban et en Palestine, trois territoires de l'Empire Ottoman, des intellectuels et activistes arabes sont arrêtés et exécutés par la police ottomane. Hussein ben Ali, vassal de l'Empire ottoman et chérif de La Mecque, bien que protecteurs des lieux saints, il ne soutient pas la guerre que proclamait Mehmed V. Hussein entend régner sur le désert de Hedjaz et fonder un État arabe. Les "jeunes turcs" qui règnent sur l'empire refusent et menacent de le destituer de ses titres. Les anglais se joignent à Hussein et lui promettent tout le territoire qu'il désire. Il enjoint alors les arabes de se révolter contre l'empire ottoman. Fayçal, fils de Hussein, mène la révolte contre les ottomans, à ses côtés, pour l'épauler, un jeune anglais, Thomas Lawrence, surnommé Lawrence d'Arabie. Les britanniques peuvent avancer jusqu'en Palestine. 

Décembre 1917. Les britanniques pénètrent victorieux à Jérusalem.

Septembre 1918. Damas tombe. En 4 ans de guerre, la rupture est scellée entre ottomans et arabes. L'armée ottomane et l'Allemagne finissent par capituler, au Moyen-Orient.


Octobre 1918. Mehmed VI, nouveau sultan ottoman, voyant que ses alliés ont été vaincus en Europe, est contraint de signer l'armistice. Les responsables du génocide arménien ne seront pas condamnés, aussitôt la défaite de l'Empire assurée, ils ont fuit en Allemagne. Néanmoins, de nombreux dignitaires ottomans responsables de l'entrée en guerre sont condamnés à mort, par la justice ottomane.


Janvier 1919. Conférence de la paix. Fayçal est présent à Paris, accompagné de son ami et camarade Lawrence. Il compte bien rappeler aux anglais leur promesse d'un royaume arabe. Ce que les nationalistes arabes ignorent, c'est que pendant la guerre, la France et l'Angleterre ont élaboré un partage des territoires ottomans. Mark Sykes, agent britannique et François Georges-Picot, diplomate français. L'Angleterre s'arroge la Mésopotamie, la Transjordanie et la Palestine. La France obtient la Syrie et le Liban.


1920. La France remporte la bataille de Maysaloun et renverse le régime de Fayçal. Ensuite, elle divise la Syrie en entités (territoire allaouite, État de Damas, État d'Alep), afin de mieux contrôler la région.


1920. Les administrations françaises et anglaises redessinent les frontières du monde arabe. Ainsi, la France fonde un nouvel État libanais, le Grand Liban. La France munit le Liban d'une constitution qui partage équitablement le pouvoir politiques entre les différentes communautés religieuses. Un confessionnalisme politique rigide dont le Liban peine à s'en sortir.

Istanbul occupé par les forces françaises, britanniques et italiennes, le gouvernement ottoman ne peut qu'accepter les traités de paix qui découpent les restes de l'empire.

En Palestine sous son mandat, la couronne britannique prévoit d'y administré le foyer des Juifs persécutés en Europe. Quelques années plus tôt, en 1917, la déclaration de lord Balfour, alors ministre des affaires étrangères, était sans équivoque. "Le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l'établissement, en Palestine, d'un foyer national pour le peuple Juif."

Le sultanat ottoman avait refusé toutes négociations avec les sionistes même si depuis l'Antiquité de nombreux Juifs vivaient sur ce territoire. À Jérusalem, les britanniques fondent des quartiers distinctifs pour séparer juifs et musulmans, ils imposent l'inscription de la religion sur les papiers d'identités afin de contrôler les populations.


Avril 1920. Des émeutes éclatent à Jérusalem entre Juifs et Arabes sur fond de nationalisme et d'immigration juive massive. Les palestiniens voient d'un mauvais œil l'arrivée massive de juifs et le projet sioniste. Les violences font état de 9 morts (5 juifs et 4 arabes), ainsi que des centaines de blessés.


Juin 1920. Une révolte éclate en Mésopotamie, sous mandat britannique, Suite à cette révolte, les britanniques renoncent à coloniser la Mésopotamie mais ne veulent pas se retirer totalement par intérêt commercial.


1921. Sur les 3/4 de l'ensemble du territoire palestinien, la couronne britannique fonde l'Émirat de Transjordanie, le but est de neutraliser les tensions entre juifs et arabes. C'est Abdallah I qui est en charge du contrôle de ce nouvel État, sous mandat britannique. Abdallah I est le frère de Fayçal et le fils de Hussein Ben Ali.


Mars 1921. Conférence du Caire, sous la direction de Churchill, ministre des colonies. Gertrude Bell, archéologue britannique, qui a sillonné le Moyen-Orient, croit en une alliance de la Grande-Bretagne avec les hachémites d'Arabie. Lors de la conférence du Caire, elle propose un plan pour sauvegarder les intérêts de la couronne du Royaume-Uni dans la région, ce plan consiste à la fondation d'un royaume d'Irak autonome et loyal avec à sa tête Fayçal. Il est couronné en Août. Un problème religieux non étudié par les colons britanniques va peser lourd et embrase encore aujourd'hui l'Irak, il s'agit des tensions entre sunnites et chiites. L'émergence de DAESH dans les années 2010 va faire revivre la problématique autour des frontières dessinées par l'accord Sykes-Picot, l'organisation islamiste ne les reconnaît pas et veut forger un territoire arabo-musulman bien plus large. Tandis que les nationalistes des différentes États, eux, s'appuient sur ces frontières et comptent bien les faire respecter.

Néanmoins, lors de ces traités, un peuple n'a pas été entendu et aucun État ne leur a été accordé, les Kurdes. Ceux-ci naviguent entre l'Irak, la Turquie et d'autres zones de l'ex-empire ottoman. Aujourd'hui encore, ils réclament la fondation d'un État Kurde, surtout qu'ils sont souvent en 1ère ligne face à la menace que représente Daesch.


Pourtant, le traité de Sèvres de 1920 prévoyait la fondation d'un État kurde, le Kurdistan, en Anatolie, frontalier de l'Arménie. Ce traité ne sera jamais appliqué. Une révolte gronde en Anatolie contre le pouvoir ottoman. Une armée de libération nationale turque voit le jour avec à sa tête Mustafa Kemal Ataturk. À Ankara, il proclame son gouvernement, il ne reconnaît plus l'autorité du sultan. Septembre 1922. L'armée d'Ataturk s'empare de Smyrne, occupé par les grecs et incendie la ville. La population civile grecque est massacrée. Mehmed VI abdique après que son armée ait été dévastée par celle d'Ataturk, il s'exile en Italie.


Octobre 1923. Ataturk proclame la République de Turquie.

Dans la suite des événements, le Traité de Lausanne est ratifié et valide les frontières Turques, il n'y aura pas d'État kurde.


À partir de 1924, 500 000 musulmans sont expulsés de Grèce et 1 000 000 de Grecs ottomans chrétiens sont poussés hors de Turquie.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La guerre des autres

Guerre d'Algérie (1954-1962)

La dernière tentation du Christ