Guerre du Biafra




Dans les années 60 éclate la guerre du Biafra. Des dizaines de milliers d'enfants meurent de la famine devenue une arme de guerre, pour un total de 2 millions de morts. C'est au cours de ce terrible conflit que naît le concept d'ingérence humanitaire et voit naître, grâce à l'intervention de médecins français, Médecins Sans Frontières. Bien qu'appartenant à l'Afrique anglophone, le Biafra, territoire nigérian, voit la France jouer un rôle prépondérant dans le conflit.

Bien que la France accorde l'indépendance à ses dernières colonies africaines, elle continue de jouer un rôle essentiel sur place et influer sur les politiques locales grâce à ses hommes de l'ombre. Jacques Facqiard. Le Nigeria a pour voisins plusieurs pays francophones : le niger, le Cameroun, le Bénin et le Tchad.

Comme pour la majorité des colonies africaines, le Nigéria est en somme une construction artificielle. Ce sont les colons, britannique pour le Nigéria, qui ont dessiné les frontières africaines, sans prendre en considération les différences culturelles des diverses communautés, et ainsi contraindre des populations à vivre dans le même pays.Le Nigeria, indépendant depuis 1960, était marqué par des tensions ethniques et régionales. Le Nigeria est également sujet à des tensions religieuses entre chrétiens (au Sud) et musulmans (au Nord). Le Biafra est une région située au sud-est du territoire nigérian, peuplée de 12millions d'âmes, la plupart sont membres de la tribu des Igbos. Le Biafra est une région très attractive économiquement où des réserves pétrolières ont été découvertes et attirent les convoitises.

À son indépendance en 1960, le Nigéria est une république fédérale composée de 4 régions.

En 1966, le pays est secoué par une grave crise politique, des officiers igbo tuent des dirigeants du Nord et s'emparent du pouvoir. Le chef d'état major, pourtant igbo, organise un contre putsch. Le nord se venge en menant une révolte contre les igbo, des milliers d'entres eux sont massacrés. Les étudiants Igbos se font couper la main droite.
Peu après, un nouveau coup d'État est orchestré par le Nord et chasse les Igbos du pouvoir. C'est le lieutenant-colonel Gowon qui met la main sur le pouvoir. Il découpe le pays en 12 états et le Biafra est dépourvu de ses richesses pétrolières. Face à ces mesures, le lieutenant colonel et gouverneur militaire du Biafra, ojukwu, fait sécession avec le reste du Nigeria, en 1966 et par la suite, en début d'année 1967, il entame des négociations avec les sociétés pétrolières de la région et enfin forme une armée. En mai 1967, le Biafra proclame son indépendance. Ojukwu reçoit plusieurs soutiens politiques comme celui de Salazar, le dictateur fasciste du Portugal, l'État portugais possède encore des colonies africaines (Mozambique et Angola). Ojukwu reçoit le soutien d'un second dictateur fasciste, l'espagnol Franco. Il compte également sur l'appui des dirigeants blancs du continent. Et sur celui du général de Gaulle, ce dernier n'étant pas favorable au Nigeria depuis que ceux-ci ont réagi vivement aux essais nucléaires français dans le Sahara. Un autre fait explique le choix de de Gaulle de soutenir Ojukwu et la sécession, il estime que le Nigeria a lésé la France dans la répartition des ressources pétrolières, au profit de compagnies anglaises. Un troisième élément explique l'appui du général de Gaulle au Biafra, lui et des dirigeants africains d'anciennes colonies françaises, comme la Côte d'Ivoire, estiment que le Nigeria est trop vaste et ne serait pas opposé à une réduction de son territoire.

Durant la guerre, de surprenantes alliances stratégiques se forment. Aux côtés du lieutenant-colonel Gowon, à la tête du Nigeria, on retrouve l'Angleterre et l'URSS. Alors que la Chine maoïste soutien le Biafra, aux côtés de l'Espagne franquiste, du Portugal salazariste, de l'Afrique du Sud de l'appartheid et de la France gaulliste. L'Organisation de l'Union Africaine (OUA) défend les frontières coloniales et prônent leur inviolabilité.

Officiellement, aucun État n'a envoyé d'hommes ni envoyé d'armes mais la réalité est bien différente. La France envoie clandestinement des armes au Biafra et recrute des mercenaires pour former l'armée locale. Dans le camp ennemi, ce sont les britanniques qui fournissent du matériel de guerre et des mercenaires au Nigeria.

Alors que le Biafra voit son territoire se réduire comme peau de chagrin face aux avancées de l'armée nigériane. L'obstination biafraise et de ses alliés, dans un intérêt économique lié au pétrole, coûtera la vie à ses habitants. Le régime fédéral du Nigeria durci le ton en instaurant un blocus et plonge le Biafra dans une famine dévastatrice. 


En 1969, de Gaulle quitte l'Élysée et voit l'arrivée à la présidence de la République de Pompidou. Ce dernier rompt avec le soutien au régime d' Ojukwu. Pompidou considère que son homologue biafrais joue au chantage à la famine en tentant d'appitoyer la communauté internationale. En effet, Ojukwu aggrave la famine pour qu'à l'international on se joigne à sa cause et que des sanctions soient prises contre le Nigeria.

À la fin de la guerre, la France est poussé hors du pays par le gouvernement nigérian. Le Royaume-Uni fait main basse sur le pétrole local. 


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