La voix de Hind Rajab
RésuméLa Voix de Hind Rajab est une docufiction franco-tunisienne réalisée par Kaouther Ben Hania. Il s'agit d'une œuvre hybride, mêlant archives audio authentiques et reconstitutions fictionnelles, inspirée d'événements réels survenus en janvier 2024 à Gaza.
Le récit se déroule presque exclusivement dans un huis clos au centre d'appels du Croissant-Rouge palestinien, basé à Ramallah en Cisjordanie. Le 29 janvier 2024, une fillette de cinq ans nommée Hind Rajab survit miraculeusement au premier assaut israélien sur la voiture familiale qui tentait de fuir vers le sud. Ses six proches – dont son oncle, sa tante et quatre cousins – sont tués sur le coup. Seule, blessée et terrifiée, Hind parvient à contacter les secouristes du Croissant-Rouge par téléphone. Pendant plus de quatre heures, elle reste en ligne, suppliant les employés de venir la récupérer. Les bénévoles tentent désespérément de la calmer, de la distraire avec des chansons ou des histoires, tout en négociant frénétiquement avec les autorités israéliennes pour obtenir un corridor humanitaire et envoyer une ambulance.Le film utilise les enregistrements audio originaux de 70 minutes, superposés à des scènes reconstituées. Hind n'est pas incarnée par une actrice enfant ; sa voix brute, entrecoupée de rafales de tirs et de sanglots, porte l'essentiel du récit. Le suspense est tendu jusqu'à l'issue dramatique : l'ambulance, malgré les coordonnées précises fournies, est bombardée à son tour, et Hind est tuée. Sur la voiture de la famille, 335 tirs de tank israéliens ont été décomptés. Le film dénonce également la bureaucratie kafkaïenne imposée par Israël, qui bloque l'aide humanitaire, et met en lumière l'impuissance collective face à l'horreur.Analyse du filmLa réalisatrice a été touchée, bouleversée par les audio enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux des appels entre la petite fille et les secouristes. Elle a décidé d'en faire un film et a obtenu l'autorisation de la maman d'Hind Rajab, qui ne voulait pas que sa fille soit oubliée sous les décombres. Son dispositif hybride interroge les limites du cinéma face à l'insoutenable : d'un côté, la fiction recrée l'urgence humaine des secouristes ; de l'autre, le son authentique de Hind transcende les mots, rendant la terreur palpable, ce qui amplifie l'émotion viscérale.Ben Hania rappelle également que cette fillette est un symbole de ce qui se passe sur place. Les secours du croissant rouge sont massacrés pour venir en aide à des blessés et doivent attendre le feu vert des sionistes pour intervenir... Le film humanise la tragédie de Gaza en donnant un visage et une voix à l'une des près de 20 000 enfants tués depuis octobre 2023, symbolisant l'indifférence mondiale. Politiquement, il expose les obstacles à l'action humanitaire – un dossier d'enquête pour crimes de guerre a été transmis à la CPI en 2025, nommant 24 soldats impliqués – et questionne la morale au cinéma : que faire du réel quand il broie ? Le portrait des secouristes, entre espoir fragile et désespoir, incarne le meilleur de l'humanité face au pire.
Le crime commis par Israël sur cette petite fille n'est un crime unique, comme dit plus haut, des dizaines de milliers d'enfants palestiniens ont été abattus par son armée. De plus, ce cas reflète le visage de l'État sioniste qui commet des massacres de civils régulièrement depuis qu'Israël a été fondé en 1948. Les soignants sont régulièrement pris pour cible qu'ils respectent ou non les règles absurdes et abjectes d'Israël.



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