Les déracinés


Résumé "Les Déracinés" relate une histoire inspirée de faits réels, couvrant un quart de siècle de 1935 à 1961. L'intrigue suit Almah et Wilhelm Rosenheck, un jeune couple juif autrichien non pratiquant issu de familles bourgeoises, qui vivent à Vienne dans le quartier chic d'Hietzing.L'histoire commence en 1935 avec leur mariage somptueux, entourés de famille et d'amis, alors que les discussions portent déjà sur la montée du nazisme en Allemagne voisine. Malgré un voyage de noces idyllique, le couple est confronté à la réalité croissante de l'antisémitisme : des interruptions nazies au théâtre, des insultes publiques et, en 1936, la naissance de leur fils Frederick dans un climat tendu. Le couple choisit initialement de ne pas circoncire l'enfant, reflétant leur distance avec les traditions juives et pensant que cela le protégera des persécutions nazies.En mars 1938, l'Anschluss intègre l'Autriche à l'Allemagne nazie, déclenchant une vague de persécutions : spoliations, humiliations et pertes d'emploi. Wilhelm, journaliste, est licencié après le rachat de son journal par des nazis, tandis qu'Almah, dentiste, est interdite d'exercer. Face à l'escalade de la violence, la famille fuit vers la frontière suisse, séjournant dans un camp de réfugiés. Ils obtiennent finalement un visa pour la République dominicaine, grâce à l'offre du dictateur Rafael Trujillo qui, motivé par des intérêts économiques et une tentative de redorer son image après le massacre de milliers d'Haïtiens, accepte d'accueillir jusqu'à 100 000 juifs européens – un refuge rare alors que la conférence d'Évian de 1938 voit 32 pays fermer leurs portes, et que les États-Unis limitent drastiquement les quotas.Le périple maritime les mène aux portes des États-Unis, où ils sont refusés faute de papiers, avant d'arriver en République dominicaine. Ils s'installent à Sosúa, une zone côtière abandonnée par la United Fruit Company, transformée en kibboutz par l'association DORSA. Avec d'autres réfugiés, ils affrontent des défis extrêmes : terres infertiles, fièvres tropicales, tempêtes, mygales et un environnement hostile. Initialement autarcique, la communauté se tourne vers l'agriculture, puis l'élevage laitier, créant une coopérative prospère produisant beurre et fromage. Des liens se tissent avec les locaux, sans antisémitisme, via l'apprentissage de l'espagnol. Une vie culturelle émerge, avec la construction d'une synagogue, marquant une intégration réussie entre cultures. Quand Israël est fondé, en 1948, avec le soutien des puissances coloniales européennes, dont l'appui britannique qui avait un mandat en Palestine, plusieurs juifs quittent la Républicaine Dominicaine pour s'installer au Moyen-Orient, en Israël.L'histoire s'achève en 1961 avec la mort de Wilhelm, soulignant la résilience du couple et la transformation de Sosúa en destination touristique actuelle.Cette fresque historique met en lumière un épisode méconnu de la diaspora juive : l'accueil de réfugiés en République dominicaine, préfigurant les kibboutz israéliens, et illustre comment l'amour et la détermination permettent de reconstruire une vie après l'exil.Analyse "Les Déracinés" excelle en tant qu'adaptation graphique d'un roman à succès (plus de 300 000 exemplaires vendus pour la série originale), condensant une saga familiale étendue en un album unique tout en préservant l'essentiel. Catherine Bardon, novice en BD, parvient à un récit immersif et dynamique, évitant le verbiage pour privilégier une narration fluide et éducative. Les thèmes centraux – l'exil forcé, la résilience face à l'adversité, l'amour comme force vitale, et l'intégration culturelle – sont traités avec sensibilité, humanisant une page d'Histoire souvent oubliée : le rôle ambigu de Trujillo, dictateur négrophobe offrant un asile intéressé, et la création d'une communauté utopique à Sosúa comme refuge contre la Shoah.L'album est salué pour sa transmission de la mémoire : il vulgarise avec puissance une Histoire nécessaire aux générations futures, en soulignant la passivité complice face à l'inacceptable et les petits bonheurs au milieu des épreuves. 
Fuyant les persécutions antisémites du régime nazi, ces réfugiés juifs européens sont accueillis avec bienveillance par la population locale et les réfugiés, rescapés de la Shoah peuvent reconstruire leur vie loin de leur terre natale. Ils tentent de maintenir leur culture juive et de la transmettre aux nouvelles générations.
Pourtant, parmi ces rescapés juifs, certains ne voient pas le problème de se rendre par la suite en Israël et de coloniser une terre appartenant au peuple palestinien sans que ce dernier ne soit consulté. Bien qu'on peut comprendre le besoin, après un génocide les visant, d'avoir une terre à eux et de s'y sentir en paix et en sécurité, la situation des locaux, les palestiniens, ne semblent pas les préoccuper. 

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